Cultiver un baobab en pot

Le baobab est l’un des plus gros arbres au monde. En Afrique, on connaît des plantes de 20 mètres de haut et de 20 mètres de circonférence. Ce géant des savanes africaines peut vivre plus de deux mille ans. Nommé Adansonia digitata par les botaniques, le baobab pousse assez lentement. Cette particularité et sa robustesse vont du baobab, une plante originale à cultiver chez soi. Mais étant frileux, il ne sera pas possible de le planter dans votre jardin, si vous vivez en France ou ailleurs en Europe. Gardez-le bien au chaud en hiver. Cet article vous explique étape par étape comment cultiver un baobab en pot. Nous vous souhaitons bonne lecture.

Comment cultiver un baobab en pot ?

Les baobabs africains se retrouvent en Afrique subsaharienne, plus précisément dans les savanes et les forêts sèches. Il résiste partout où le mercure du thermomètre ne descend pas en dessous de zéro degré Celsius. Ceci explique qu’il ne s’aventure pas jusqu’au Cap, en Afrique du Sud. Il s’agit d’une plante gélive qui n’apprécie pas non plus les températures trop fraîches. Ainsi les baobabs ne peuvent pas être cultivés en extérieur en Europe.

baobab en pot
Un baobab peut devenir, après quelques siècles, un géant de la savane.

Une terre drainante et aérée

Les baobabs poussent dans un sol qui est assez peu épais. Et l’on est surpris d’apprendre que leurs racines ne s’enfoncent pas à plus de deux mètres de profondeur. Par contre, le sol que les baobabs affectionnent est toujours drainant. Ce qui signifie que sa structure poreuse permet l’infiltration rapide de l’eau de pluie.

Lorsqu’elles sont cultivées en pot, ces plantes ont aussi besoin d’un substrat drainant. Dans la pratique, les mélanges utilisés par les cultivateurs de plantes succulentes et de cactus conviennent très bien. Pour simplifier, ces mélanges se composent à parts égales :

  • Terreau de feuilles
  • Terre de jardin
  • Pouzzolane ou pumice

Le terreau est le produit de la décomposition des feuilles et des rameaux de bois. Mais les terreaux du commerce contiennent aussi de la tourbe et d’autres matières organiques. Le baobab est tolérant sur le type de terreau, mais il est préférable d’utiliser ceux qui sont bien dégradés. C’est-à-dire qui ne comportent plus de fragments de bois et d’autres débris grossiers. Le terreau à semis et le terreau pour cactus conviennent bien.

La terre de jardin – que l’on nomme parfois terre végétale – ne doit pas être argileuse. Car même apportée en faible quantité, l’argile colmate les espaces entre les agrégats du sol. Ce qui ralentit la circulation de l’eau. Le substrat devient asphyxiant pour les racines de votre baobab. Si votre terre de jardin est trop argileuse, il faut diminuer sa part et augmenter celle du terreau.

La pouzzolane est un gravier produit à partir de roches volcaniques. On trouve des gisements en Auvergne et en Italie. La pouzzolane est très poreuse. C’est que le l’on recherche en l’employant. Mais on peut aussi la remplacer par d’autres matériaux qui ont cette propriété. C’est le cas de la pumice par exemple. Cet apport minéral va permettre d’améliorer la perméabilité du substrat. L’eau et l’air circuleront mieux. Les racines de votre baobab ne resteront pas trop longtemps mouillées après un arrosage.

Beaucoup de lumière

Dans certaines régions d’Afrique, les baobabs sont les plus hauts arbres de la savane. Ils dominent les arbustes et les graminées et offrent des zones d’ombre aux plantes et aux animaux. Il s’agit donc de plantes de pleine lumière qui ont besoin – dès leur première année – d’une exposition ensoleillée.

Un endroit lumineux ne suffit pas à un baobab en pleine croissance. Il lui faut absolument les rayons directs du soleil. Sous nos latitudes, on estime que 4 heures de soleil direct par jour est un strict minimum. Il est plus prudent de s’assurer qu’un baobab reste en plein soleil pendant 6 heures. La photosynthèse est alors optimale et la plante ne s’étiole pas. Ses tiges restent robustes et le port est ainsi harmonieux. Lorsque les beaux jours sont de retour et que les températures nocturnes sont supérieures à +5°C, sortez votre baobab à l’extérieur. Il peut passer plusieurs mois sur une terrasse ou un balcon.

cultiver un baobab
Durant la saison sèche, les baobabs perdent toutes leurs feuilles.

Rappelons que l’hiver le baobab n’a plus de feuillage. L’intensité lumineuse n’est pas importante, mais il faut garder la plante à un endroit où elle sera réchauffée par les rayons du soleil. Un emplacement à proximité d’une fenêtre est alors adapté. La proximité d’un chauffage n’est pas indiqué. Celui-ci dessèche les plantes.

De l’eau mais pas tout le temps

Dans la nature, le baobab s’est adapté à des climats tropicaux qui comportent une saison sèche et une saison des pluies.

Durant la saison sèche, les pluies sont très rares et les plantes ne poussent plus. Les baobabs perdent naturellement leurs feuilles. Par contre, durant la saison pluvieuse, les baobabs – comme toutes les plantes de la savane – se mettent à croître. Ils produisent leurs feuilles et leurs rameaux. Puis des fleurs et des fruits.

L’arrosage doit suivre les besoins du baobab. Les premiers arrosages du printemps ont lieu lorsque les feuilles font leur apparition. Ils sont réduits, mais suffisants pour hydrater les racines. La saison estivale approchant, la chaleur et l’intensité lumineuse favorisent la pousse de la plante. Les arrosages seront plus abondants et rapprochés, lorsque le baobab produira de nouvelles tiges.

En culture en pot, on arrose généralement les baobabs deux fois par mois de mars à mai et en septembre et octobre. De juin à août un arrosage par semaine convient. Par principe, il faut que la terre sèche en surface entre deux arrosages. En hiver, on suspend les arrosages, car la plante qui a perdu ses feuilles n’a plus besoin d’eau.

Un peu d’engrais et plus de place pour les racines

Votre baobab a besoin de nutriments. La première année, il trouvera l’azote, le potassium et le phosphore, ainsi que les oligo-éléments nécessaires dans le substrat. Mais par la suite, il faudra lui donner au printemps un apport de fertilisant. Choisissez un engrais organique à libération lente. Ceux à base de corne torréfiée et de sang séché conviennent bien.

Comment multiplier le baobab ?

Des baobabs de quelques années peuvent s’acheter en ligne, plus rarement dans une jardinerie. Mais ils sont assez chers. Vous pouvez aussi obtenir des baobabs par le semis. Ou faire des boutures si vous ou un amis en possède déjà un.

Multiplication par semis

Dans la nature, les baobabs se multiplient par semis. Les fleurs pollinisées par des chauves-souris géantes vont se transformer en fruits. À l’intérieur de chaque fruit se trouvent de nombreuses graines. Les graines sont en forme d’haricot. Elles sont recouvertes d’un tégument très épais. Elles sont particulièrement résistantes, car rappelons-le, l’environnement des baobabs est rude. Elles doivent pouvoir échapper à la voracité des insectes.

faire pousser un baobab en pot
Le fruit du baobab contient de nombreuses graines.

Pour réussir la multiplication du baobab par semis, il faut se procurer des graines viables. Il est maintenant facile d’en acheter sur une boutique en ligne. Choisissez une enseigne spécialisée en plante exotique ou en plante grasse, car la réussite du semis dépend aussi de la fraîcheur des graines. Le taux de germination diminue avec le temps.

La meilleure époque pour faire germer vos graines est le printemps. Ainsi, les plantules vont profiter de plusieurs mois de beau temps pour se développer, avant l’arrivée de leur premier hiver.

Pour réussir le semis, une opération simple mais importante doit être effectuée. Avec une lime métallique, entaillez le tégument de la graine, jusqu’à voir apparaître l’intérieur blanc de celle-ci. N’allez pas trop en profondeur pour ne pas tuer l’embryon.

Mettez à tremper vos graines pendant 24 à 28 heures dans le l’eau. Ceci va permettre leur réhydratation. Puis placez chaque graine dans un pot contenant du terreau pour semis. Arrosez et maintenez humide. Une température maintenue entre 25°C et 30°C permet d’accélérer la germination.

Après quelques semaines, vous voilà avec plusieurs petits baobabs. Le semis est une méthode simple et peu onéreuse d’obtenir des espèces peu répandues dans les jardineries. Vous pouvez ainsi constituer une collection de baobabs. Car sachez qu’il en existe huit espèces.

Pour en savoir davantage sur les différentes espèces de baobabs, mais aussi sur les arbres qui leur ressemblent et que vous pouvez cultiver en pot, consultez la page https://baobabpassion.com/botanique/

Multiplication par bouturage

Enfin, si vous disposez déjà d’un baobab et qu’il a produit de trop longues tiges, vous pouvez pratiquer une taille sévère et récupérer quelques boutures. Il est en effet possible de bouturer le baobab. Cette opération est parfois longue, mais en suivant nos conseils elle reste simple.

Les boutures doivent se faire au début de l’été. C’est-à-dire lorsque les nouvelles tiges sont suffisamment dures. Couper des rameaux de 40 à 50 centimètres de long. Les tiges plus courtes ont moins de chance de s’enraciner. Laissez entre quatre et six feuilles par rameau. Supprimez les autres.

Placez immédiatement après la taille les tiges dans un vase contenant de l’eau. Cette eau sera changée plusieurs fois par semaine. Le mieux est d’utiliser de l’eau de pluie ou de l’eau en bouteille. Car l’eau chlorée ne réussit pas bien aux boutures.

Après quelques semaines ou quelques mois, des racines vont faire leur apparition. Attendez qu’elles s’allongent de 3 à 5 centimètres avant de placer les boutures dans un mélange de terreaux et de pouzzolane. Ne laissez pas vos jeunes baobabs se déshydrater en les arrosant deux fois par semaine, jusqu’à un bon enracinement. Félicitations ! Vous voici propriétaire d’une future forêt de baobabs.

Pour conclure sur la culture d’un baobab en pot

Le baobab africain est un bon candidat pour la culture en pot. Avec de bonnes conditions de culture, il est capable de vivre pendant de nombreuses années. Les besoins fondamentaux de cette plante sont proches de ceux des plantes grasses. Un baobab a donc besoin :

  • D’un substrat drainant
  • D’arrosages réguliers durant la belle saison
  • D’une exposition au plein soleil

Adansonia digitata est une espèce peu commune en Europe. En effet, il est impossible de cultiver un baobab en pleine terre sous nos climats tempérés. Par contre, vous pouvez trouver des plantes en vente sur internet. Celles-ci sont généralement assez chères. Le prix d’une jeune plante est souvent compris entre 50 et 100 euros.

Si vous préférez multiplier et produire vous même vos baobabs, nous vous conseillons d’acheter des graines et d’en faire le semis. C’est une expérience amusante que l’on peut faire avec des enfants.

Voilà ! Vous êtes maintenant apte à devenir un remarquable baobabiculteur. Nous vous souhaitons bon jardinage.